Solitudes
- 1969
La pluie tombe là-bas et ici m'amie est au
lit.
Dans mon château d'Espagne, la fête a
débuté
depuis vingt ans:
«Va orage», rend la tempête encore
plus furieuse!
Satan à l'ombre apeuré, jaillit de mes
pensées
Amenant sur son dos sa proie érotomane.
La musique m'enivre et le vin coule sur sa poitrine:
Alors je rêve à la volupté et aux
longues journées
D'exotisme d'un Baudelaire sans papier et sans plume.
La nuit a brouillé mon imagination, la rendant
conforme
À mon nécessaire du temps et de l'espace.
Je suis un Dieu athée et mon empire
s'étend
devant me yeux,
Splendide et grandiose comme la beauté d'une rose
Perdue dans un poème...
Plus jamais la rosée du matin ne viendra me
consoler
De mes randonnées sans kilomètres.
La route sinueuse court à l'infini
Tellement, tellement la nuit de mes pensées l'a
assombrie.
Pays de mes rêves, pays d'amour
Où nos corps s'épongent de bonheur,
Où la pensée dialectique crée et
recrée éperdument
La joie de ressentir et de vivre l'amour.
La lune m'a regardé et le miel coulait de mon
coeur...
Mais l'aurore fit son apparition, curieuse et avide
d'intelligence
Et le soleil, perdu dans sa solitude, devint aveugle
de s'être regardé.
Ah Nature! Tu es l'enfer et le ciel.